De grosses pluies annoncées par la météo nous contraignent à changer la rando initialement prévue. Après plusieurs recherches infructueuses, une "fenêtre" qui nous paraît favorable s'ouvre vers Aureille pour le lendemain. Ce sera donc un parcours ne présentant aucune difficulté surtout sur terrain trempé.
Aujourd'hui nous sommes 18. Lors de notre approche en voiture, nous voyons un gros "grain" tomber sur le secteur choisi la veille; un peu trop optimistes ? Mais non ! En arrivant, plus une goutte d'eau et ce, jusqu'à la fin de la journée comme l'avait prévu la météo, Ouf !
Une petite visite à l'église qui date du XIXème puis nous marchons au milieu des oliveraies si célèbres de la vallée des Baux. Depuis 1997, l'appellation "Huile d'olives de la vallée des Baux" est limitée à 16 communes (Mouriès étant la 1ère commune oléicole de France). L'AOP implique et répond à des critères rigoureux: la présence obligatoire de 2 à 4 variétés principales d'olives et surtout un rendement limité à l'hectare.
Avec l'olivier la vigne et le blé, l'amandier était la culture historique de Provence. Au XIXème, nombreux étaient les vergers réputés d'amandiers (la pointue d'Aureille) mais faute de rentabilité sa culture a décliné jusqu'en 1970. Timide relance aujourd'hui mais les amandiers ne survivent plus qu'isolés
Notre parcours nous conduit vers le canal de la vallée des Baux que l'on va longer une bonne partie de la journée. Celui-ci est étroitement dépendant de celui des Alpines (versant Nord des Alpilles) qui découle lui-même directement du canal de Craponne (dérivation de l'eau de la Durance), lui-même alimenté par le barrage de Serre-Ponçon (1955). Nous sommes donc totalement tributaires de l'enneigement et de la pluviométrie.
Le canal est toujours entretenu et modernisé depuis sa mise en service en 1914, et un partiteur est créé en 1970 pour améliorer la régularité de son approvisionnement. Il a fallu 122 ans pour qu'enfin l'eau coule et irrigue 2800 hectares sur le versant Sud des Alpilles et pas moins de 7 siphons, 3 aqueducs et 7 tunnels sur 53 kms. Son parcours fait une sorte de danse avec les Alpilles, quelques fois au coeur, d'autres fois au pied du massif dont il épouse parfaitement les courbes.
Nous faisons une halte sur les ruines d'un ancien moulin à blé. Le gaudre du Destet alimentait en eau ce 1er moulin dont les meules étaient en contrebas. L'eau non utilisée arrivait dans une impressionnante "marmite de sorcière" (que l'on peut admirer d'en haut) et s'en échappait en une cascade d'une hauteur de 5 m pour s'écouler ensuite vers un autre moulin à proximité.
Mais il est temps de faire notre pause repas à l'abri du vent qui souffle du Sud aujourd'hui. Nous ne nous attardons pas et repartons. Le soleil brille maintenant et nous accompagne jusqu'à la fin du parcours. Nous pouvons maintenant bien voir la tour des Opies qui était ce matin dans les nuages tant le ciel était bas !
De retour aux voitures, nous retrouvons notre fidèle glacière pour partager une boisson chaude bien méritée.
Merci à tous de votre chaleureuse présence et à bientôt sur les sentiers.
Merci à Martine pour les photos et pour cette charmante rando.