Nous sortons la tête du four d’un été bien chaud. On se frotte les paupières, on regarde la nature avec des yeux de nouveau-né : miracle il fait beau, mais surtout pas trop chaud. Quant à la pluie, on verra plus tard. On va même dire que le temps est idéal pour marcher. Ça fait longtemps que cela ne s’était pas produit.
Cette première sortie de la saison de notre club coïncide avec la première journée de la semaine de la randonnée du Gard. Elle intervient en outre juste après le forum des associations. Cette combinaison de circonstances fait que le nombre de participants à cette randonnée est élevé : 31 personnes au départ dont 14 têtes nouvelles qui viennent voir à quoi ressemble ce club dont on leur a fait l’article de vive voix ou sur le site de la Fédération du Gard.
Il faut dire aussi que le programme de cette sortie correspond bien à une remise en jambes : 17 km et 300 m de dénivelé. Il s’agit de rejoindre le Machu Picchu gardois, le célèbre oppidum de Gaujac. Tellement célèbre que beaucoup en ignorent encore l’existence, y compris des gardois de longue date. Nul n’est prophète en son pays, fût-il druidique.
Les présentations et recommandations d’usage faites, l’abord du site se fait cette fois par le nord, au départ de Tresques. Il faut quand même bien varier les plaisirs afin de ne pas rebuter les habitués de cette ascension. Après une approche en plaine, entre vignes et garrigue, qui a rappelé à certains muscles leur rôle dans la locomotion d’homo erectus, la traversée du village de Gaujac encore endormi, la montée vers l’oppidum se fait par une piste carrossable à la pente progressive et non agressive pour lesdits muscles qui se réveillent de la torpeur estivale. Bien qu’il semblerait à leur dire que d’aucuns soient allés trouver une température clémente en altitude pour ne pas laisser rouiller leurs articulations. Montée en douceur donc, appropriée à une première sortie de saison.
Pause méridienne sur le site de l’oppidum dont on ne sait toujours pas ce qui a pu motiver l’implantation de thermes sur cette éminence au milieu de ces collines isolées de tout. Et surtout, d’où venait l’eau qui a servi au fonctionnement de pareil établissement pendant plusieurs siècles. Il y a toujours une forme d’admiration mêlée de respect pour ces Anciens qui ont laissé à notre contemplation ce genre de site historique, quand les moyens n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Admiration pour la durabilité des ouvrages, pour l’inventivité dont ont fait preuve ses constructeurs quand on observe le cheminement de cette chose précieuse qu’était l’eau en pareil endroit. Elle était stockée dans une citerne, sans doute d’origine pluviale, nulle trace de puits n’a été trouvée sur site, circulait en caniveau, parfois en canalisation de plomb, était chauffée par des fours à bois, parvenait en des bassins de baignade et finissait son parcours dans les latrines pour ne rien perdre de la bénédiction d’en disposer en ce lieu. L’histoire ne dit pas si comme le XIXème siècle en vit fleurir autour des villes d’eau, les romains y avait implanté un casino. Etaient-ils plus vertueux que nous ?
Ces précisions dispensées sur les tables explicatives en céramique, le pique-nique passé de sac à dos à estomac, il est temps de quitter le site historique pour boucler la boucle et retourner vers Tresques. La descente se fait par un petit sentier en sous-bois dont les pierres roulent sous la semelle. Mais la difficulté est bénigne pour le randonneur familiarisé aux sentiers du Gard et du Vaucluse. Le caillou c’est son quotidien. Une halte se fait autour de la belle petite chapelle Saint-Saturnin de Gaujac. Elle date du XIème siècle et n’a malheureusement pas encore suscité la compassion d’un féru de patrimoine pour se voir sauvée de sa décrépitude. L’écrin de nature qui l’isole du village est pourtant bucolique à souhait.
Revenu en plaine, le retour vers la base de départ se fait en lisière de vignes qui attendent encore la vendange. La grappe aura eu son content de soleil cette année. La cuvée s’annonce bonne au dire des connaisseurs. L’avantage de parcourir les paysages en bonne compagnie est qu’il y a toujours une compétence pour éclairer les interrogations que font naître les circonstances.
Un parcours d’attelage nous donne le spectacle en rentrant dans Tresques avec une épreuve de maniabilité. Quelques photos et le parking est déjà là. Il est 15 heures le groupe a marché d’un bon pas satisfait de retrouver son activité préférée. La glacière est au rendez-vous. Merci Benoît qui a aussi pris le rôle de serre-file au pied levé. Les marcheurs du jour, adhérents ou non au club semblent satisfaits de cette première sortie de la saison. Gageons qu’elle donne le goût aux participants venus pour voir le goût de rejoindre le club. Les nouvelles têtes sont toujours les bienvenues.
La semaine de la randonnée du Gard se tient toute la semaine comme son nom l’indique. Rendez-vous est donné par le club à Calvisson le 1er octobre pour confirmer l’engouement à cette activité aux multiples bénéfices, pas seulement physiques.
Merci à tous les participants et en particuliers aux "revenants" (ils se reconnaîtront), et aux "essayant" (ils se reconnaîtront aussi)...
Merci à Bruno, qui malgré le nombre a réussi à nous régaler..
Merci à Benoit serre-file efficace.
Merci à Camille et Pierre Jean, venus en renfort pour soutenir
cette première sortie.
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