...............................Combes de Lioux

Nous étions donc 14 en ce beau matin de ciel bleu provençal , à 8h 30 , au parking du forum, en pleine forme pour cette magnifique journée d’automne.
Que du beau monde , bien entrainé pour cette randonnée classée moyenne +.
Nous allions arriver à tous nous caser dans trois voitures pour partir écologiquement dans le Lubéron avec sac à dos , chaussures, matériel divers et bien sûr glacière fraiche prometteuse de plaisir final et gouleyant.

 

Apres être passés devant Gordes, nous arrivons une heure et quart plus tard au hameau de La combe à côté du village de Lioux adossé à sa célèbre et remarquable falaise.  
Le départ de la randonnée est un peu confidentiel en bas du lotissement. Lors de la reconnaissance c’est un habitant qui nous l’avait gentiment indiqué. Cette combe est pourtant connue et spectaculaire.
 

Nous sommes très rapidement dans le canyon qui monte progressivement et où certains passages rocheux obligent à utiliser les mains pour « grimpailler « . Un beau paysage minéral entrecoupé parfois de petits élargissements, de grottes et de  traces d’activités humaines anciennes. Après un petit quatre km et 300 m de dénivelé, nous arrivons à la sortie de la combe . Un chemin part de là sur la gauche. C’est une variante qui permet de redescendre au point de départ en passant devant le château. Petite boucle de 7 km parfaite un dimanche matin, pour s’ouvrir l’appétit avant le festin familial dominical .

Mais , fi de ces considérations gastronomiques, nous continuons notre montée vers le col de la ligne , qui nous attend pour notre pique-nique frugal et montagnard. La montée d’abord continue et facile , se redresse à l’arrivée comme pour justifier notre classement moyenne +. Et donc après 640 m de dénivelé , à peu près en continu, nous débouchons au col de la ligne , où des murets et une disposition circulaire de plots en béton, vont nous permettre de manger convenablement et presque luxueusement assis.

Le col de la ligne , altitude 750 m , ouvre la porte vers le parc naturel du mont Ventoux dont on voit l’imposante silhouette qui se détache sur le ciel bleu . Il se trouve sur un parcours classique pour les vélos , et il bien rare que l’on n’en voit pas passer et même s’arrêter après cette rude montée.
Mais surtout il est sur le trajet du mur de la peste. De grands panneaux nous expliquent l’historique de ce mur si particulier. En 1720 le bateau St Antoine arrive à Marseille. La maladie  sévit déjà , dans le bateau,  avec plusieurs morts dont le médecin du bord. Ce bateau est donc mis en quarantaine dans l’ile prévue à cet effet. Mais il transportait des étoffes précieuses qu’il fallait vendre à la grande foire annuelle de Beaucaire.  Les puissants commanditaires allaient donc payer quelques pots de vin, pour pouvoir décharger leur marchandise. Les porte-faits qui feront ce travail seront piqués par les puces de ces ballots et seront les premières victimes d’une peste qui va se répandre très rapidement sur Marseille . C’est l’affolement , les gens veulent fuir et la maladie se répand  dans les environs.
En 1721  les autorités  de la région décident alors de construire dans les monts du Vaucluse,  un mur de 27 km  pour tenter d’isoler les terres pontificales du Comtat Venaissin. Ce mur en pierre sèches sera construit de toute urgence et gardé par une troupe  de mille soldats  composée de troupes royales et pontificales. Ils avaient consigne ,de jour comme de nuit, de tirer sur les personnes qui tenteraient de passer. Pour avoir plus de détails sur cette histoire assez incroyable , je vous recommande donc d’aller vous promener au col de la ligne où quelques centaines de mètres du mur ont été remontés.
 

L'incroyable histoire du "Mur de la Peste" qui a coupé la Provence en deux au XVIIIe siècle

https://www.tourisme-varois.com/lincroyable-histoire-du-mur-de-la-peste-qui-a-coupe-la-provence-en-deux-au-xviiie-siecle

Après nos agapes, nous repartons le ventre plein et le cœur léger , car nous savons que nous allons, dans les grandes lignes, redescendre vers Lioux.  Nous suivons le mur de la peste, ou ce qu’il en reste , jusqu’à un panneau indiquant sur la gauche la combe du Boulet. Il faut prendre alors aussitôt à droite le chemin non balisé qui y mène. La descente de cette combe se poursuit très naturellement par la descente de la combe de la Roquette
C’est le début de l’été indien et de  magnifiques couleurs rouges ou oranges,  apparaissent de ci de là , dans la végétation pour ravir  nos cœurs de randonneurs, donc  naturellement  épris de beauté.
 

Nous débouchons sur une route goudronnée , qui  en remontant par la gauche , nous fera passer devant l’imposant domaine agricole de Bezaure . On y remarquera en particulier des plantations importantes de grenadiers , et autres fruitiers. Nous reprenons rapidement un chemin pédestre qui sur la droite va nous faire redescendre vers nos voitures. C’est la cerise sur le gâteau. Toute cette descente se fait en découvrant progressivement le spectacle de cette incroyable falaise avec son village blotti à son pied .

Et c’est le parking , avec la glacière magique et un beau gâteau parfumé au Cointreau  apporté, coupé et partagé par les anges.
17 km , 650 m , mais surtout un beau soleil , de l’ été indien , des parcours spectaculaires, de l’histoire tragique et tout cela saupoudré généreusement d’amitié, de rires et de bonheur
Une belle journée.

JOEL
 

Comments

[PIN Maurice]

Bravo Joël pour ce beau parcours peu connu de l'ADFA ; spécialiste des falaises : Camp de César ,
Lioux , les Alpilles et toujours un randonneur en bermuda qui ne craint pas les piquants !!
M.P.