..................................Le tour de la Tour des Opies

Brain storming sur le parking du forum des Angles : on y va ou on n’y va pas ?
C’est un brain storming en comité restreint. 6 participants seulement, animateur compris, se présentent au départ de cette randonnée figurant au programme de notre club. L’exercice cérébral est inspiré par la météo, on l’aura compris. Après avoir consulté toutes les applis météo du monde, chacun y va de son pronostic.
Les décisions se prennent successivement. La première est d’y aller. La suivante étant de savoir où ? L’animateur que je suis oriente les débats en restreignant le champ des possibles. Clansayes qui était la destination inscrite au programme est exclue. C’est vers le nord que les prévisions sont les plus alarmistes. Cette destination de la Drôme est décidément maudite. C’est la troisième fois qu’elle est déprogrammée pour la même raison de météo chagrine. Mais on arrivera à la faire un jour. 
En regardant vers le Gard, le ciel sombre dissuade les plus optimistes. Je propose de nous diriger vers les Bouches-du-Rhône et de faire la randonnée de la tour des Opies qui, même si elle ne s’avère pas désopilante, est la moins promise aux précipitations précoces dans la journée. J’applique toutefois une restriction à la trace initiale qui monte à la tour. J’écarte en effet les sommets rocheux pour ne pas tenter le diable avec le risque d’orage. Nous ferons donc le tour de la tour sans en faire l’assaut. C’est adopté.
 

Aureille, village de charme au cœur des Alpilles - Blog

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Adopté et réussi. Nous n’aurons de l’eau que pour laver nos voitures sur le chemin du retour. Le programme a été couronné de succès et les vaillants participants de ce jour satisfaits de leur journée. Mission accomplie. Les lecteurs de ce blog qui consulteront les photos prises lors de la journée y verront même quelques belles tranches de ciel bleu sur champ de coquelicots.
Le convoi est vite formé. Deux véhicules se dirigent vers Aureille, le point de départ de cette randonnée est fixé au cimetière comme souvent. Il y a toujours de la place sur les parkings des cimetières les dimanches, et celui d’Aureille présente l’avantage de nous mettre à pied d’œuvre pour s’engager sur la piste qui débute notre périple. Le mot d’ordre sera de ne pas tenter le diable et faire durer Jusqu’au milieu de l’après-midi. Le Malin pourrait doucher nos prétentions. 
 

Nous voilà donc sur le GR6 (*) en direction sud-est. À quelques pas de notre départ des agents du parc des Alpilles s’enquièrent de notre connaissance du règlement d’accès au parc naturel et de notre connaissance de la faune. Rassurés, ils nous recommandent de lever le nez de nos chaussures, l’aigle de Bonelli pourrait bien venir nous saluer sur notre parcours. Dont acte. En bons ornithologues que nous sommes tous, nous aurons tôt fait de baptiser aigle le moindre pigeon égaré dans les Alpilles. 
Il y a quand même un avantage à voir la pluie restreindre les ardeurs des randonneurs, c’est bien évidemment la nature qui en profite. La végétation est resplendissante. Les tons de vert sont éclatants, les fleurs des champs foisonnent et en tendant bien l’oreille, à Aureille ça s’impose, on entend les oiseaux qui se satisfont eux aussi de l’exubérance végétale. 
 

Nous rencontrons quelques marcheurs que les prévisions alarmistes n’ont pas non plus arrêtés. Des manadiers sont entrain de regrouper des taureaux de Camargue en pâture sur la gauche de notre chemin afin de les embarquer vers quelque autre prairie. On l’espère pour eux. Et nous voilà déjà à l’ancienne bergerie et son abreuvoir. Le bâtiment en forme de tunnel de pierre accuse déjà quelques siècles et ne sert désormais que de témoin d’un pastoralisme ancestral. Par bonnes météo et ardeur de randonneur cette bergerie est aussi le carrefour de la piste qui monte plein nord vers la tour des Opies. Nous la négligeons ce jour, on sait pourquoi désormais, et continuons vers le sud-est pour abandonner le GR6 et nous engager sur un PR qui monte plein nord, rejoignant le vallon des Glauges. Ce vallon a une vocation agricole et viticole, une grosse ferme exploite les terrains qui débouchent sur la grande plaine de Sénas gardée autrefois par le château de Roquemartine. C’est là que Le paysage nous offre les quelques perspectives de champs de coquelicots sur fonds de rochers des Alpilles pendant la plus belle éclaircie de la journée.

Un second point d’intérêt historique sur notre parcours, celui-là beaucoup plus ancien et donc plus discret dans le paysage, sont les vestiges de la villa gallo-romaine de Saint-Pierre de Vence. Il faut être là plus imaginatif ou avoir vocation d’archéologue pour y voir les restes d’une exploitation agricole antique. Mais c’est attesté par un panneau d’information. On le croit donc sans sourciller.

Il nous faut maintenant revenir vers l’ouest pour rejoindre notre base de départ. La pause méridienne a été fixée en objectif au col non nommé sur la carte mais coté 344. Là est le carrefour de la piste qui monte à la tour des Opies lorsqu’on fait le parcours dans le sens inverse. Sens horaire. S’il faut bien une pointe d’effort dans toute randonnée, c’est là qu’elle nous attend. La montée au col ne contredit pas son appellation : elle monte, monte et monte encore. Histoire de nous faire considérer la pause casse-croûte comme une récompense. Histoire aussi de ne pas avaler de la dénivelée après avoir avalé le repas de midi. Tous les nutritionnistes dignes de ce nom nous enseignent que le sang affluant à l’intestin néglige l’irrigation des jambes. Qui sont, convenons-en, quand même bien sollicitées par la marche. Écoutons donc les professionnels et sustentons-nous après l’ascension.

La suite du périple ne sera donc que formalité. Une formalité à régler sans tarder car notre ciel bleu se voit dissimulé lentement mais surement par une couche nuageuse épaisse et sombre qui venant de l’ouest progresse à notre rencontre. S’il fait toujours beau au-dessus des nuages, nous, nous sommes en dessous. C’est donc d’un pas décidé que nous dévalons le col qui a connu nos modestes agapes de randonneurs, agrémentées quand même d’un bon café et chocolat noir pour faire les choses comme il faut. 4,5 km nous séparent de notre base de départ. La piste serpente en fond du thalweg escarpé des Tardières. Il porte encore les stigmates des flammes de l’incendie qui ont léché ses pentes quelques années auparavant. 

Nous voilà revenu au parking. Le ciel est déjà lourd et menaçant, la glacière livrée fidèlement au forum par Benoît ne fait pas recette. En route vers nos bases familiales, parvenu à Saint-Rémy de Provence la pluie remplit les promesses de la météo. Mais nous sommes à l’abri de nos carrosseries après avoir réussi à parcourir 14 km et 270 m de dénivelé au sec. Ouf !

(*) Le sentier de grande randonnée 6 (GR 6) est un itinéraire de randonnée qui part d'Arcachon en Gironde et se termine à Saint-Paul-sur-Ubaye dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il relie l'Aquitaine aux Alpes françaises en passant par le sud du Massif central.

GR® 6, des Alpes à la Nouvelle Aquitaine

https://www.ffrandonnee.fr/randonner/sentiers/gr-6-des-alpes-a-la-nouvelle-aquitaine

Comments

[PIN Maurice]

Une rando avec des coquelicots et sans eau c'est beau merci Bruno .