« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle … »
Le lecteur de ce blog aura évidemment reconnu ce premier vers d’un poème de Baudelaire. On peut affirmer sans exagérer que l’allégorie poétique convenait particulièrement à la météo de cette journée, tant on ne reconnaissait plus notre cher département du Gard en ce dimanche 5 janvier 2025 sous ce ciel plombé. Brume et grisaille fermaient l’horizon. Ce couvercle nous tenait sous sa menace et nous laissait craindre de ne pas finir la journée sans quelques gouttes.
/image%2F0838975%2F20250106%2Fob_e2b1f6_automne-nuageux.jpg)
Mais au diable les pessimistes, car les optimistes, entendez par là ceux qui avaient consulté leur appli météo préférée, les optimistes donc étaient confiants sur le fait de ne pas inaugurer ce début d’année avec leur imperméable. La suite leur a donné raison et c’est tant mieux. Cerise sur le gâteau – celui que Christophe avait dans son sac à dos vous l’aurez compris – la température n’était déjà plus hivernale. Conclusion de ce préambule : bonne météo, bonne rando. C’est toujours ça de gagné pour ne pas contredire dès la première sortie les vœux qui s’échangent de rigueur pour cette première rando de la nouvelle année.
/image%2F0838975%2F20250106%2Fob_897513_meteo-009.jpg)
Le départ est fixé à Saint-Alexandre. Petit village du nord de notre département, choisi par votre serviteur pour explorer une région peu pratiquée si l’on en croit les archives du club. On se demande au passage comment l’évêque d’Alexandrie du 4ème siècle a pu laisser son nom dans ce coin du Gard. Ledit évêque serait venu évangéliser la région nous apprend une recherche sommaire en quelques clics de souris. Faisons donc nôtre cette version et engageons-nous de ce pas dans la campagne gardoise au départ du parking du cimetière de Saint-Alexandre. Village qui est une circulade. Terme consacré pour désigner un village circulaire comme on en trouve beaucoup en Occitanie. Une forme ramassée souvent entourée de remparts dont on peut encore voir ça et là les vestiges. C’est le cas de ce modeste village de 1200 âmes.
/image%2F0838975%2F20250106%2Fob_ae95c3_20250105-145911.jpg)
Pour une première rando d’une nouvelle année, cette remise en jambe après la traditionnelle trêve des confiseurs fut honorée par 16 participants. Décidés qu’ils étaient à évacuer le trop plein des fêtes de fin d’année. On entend pourtant au gré des conversations que nul n’aurait fait d’excès. On le croit sur parole. 😉 Le PR qui nous fait sortir de Saint-Alexandre par le nord-ouest nous conduit au Pas des Juifs, bois de la Blache et au Mas qui porte le joli nom de Rognon. Nous voilà parvenus au point le plus au nord de notre boucle et amorçons notre descente vers Carsan.
Aaaah Carsan ! : Qu’a vist Paris e noun Carsan a ren vist. Cette devise provençale adaptée par votre accompagnateur préféré en plagiat de celle attribuée à Frédéric Mistral pour le port de Cassis traduit bien l’émerveillement des participants à cette journée pour ce petit village niché dans son coin de campagne. Emerveillement est une boutade on l’aura compris car le village est plutôt tristounet. Les méchantes langues ont pu dire que notre passage avait fait doubler sa population. Une école, certes silencieuse en ce dimanche mais encore active, nous confirme toutefois qu’il n’en est rien. Il y a donc encore de la vie à Carsan, mais pas en cette matinée de notre incursion dans cette tranquillité rurale. Les rues et places sont vides. Un bistrot porte le joli nom de café de la gaité. Fermé lui aussi lors de notre passage. L’histoire ne dit pas s’il ouvre encore en semaine.
Carsan dépassé, nous voilà arpentant les sentiers mono trace comme on les aime, en sous-bois, sur le versant nord-ouest du mouvement de terrain nommé le Grand Travers. Descente désormais plein sud par les Patis, Piémal vers la vallée de l’Arnave, petit cours d’eau que nous allons longer par une petite route de campagne plein ouest jusqu’à la Font du Loup. Les quelques chasseurs rencontrés sur les sentiers nous confirment qu’on ne risque rien. Le dialogue est toujours préférable à quelques volées de plomb.
La font du loup est notre point le plus à l’ouest de cette boucle. Nous y rejoignons le GR 42 que nous empruntons vers l’est cette fois par une piste DFCI sous Coste Longue, cote 190 et le Trou de l’abeille. Ce toponyme champêtre nous offre une petite clairière pour notre pause méridienne. Laquelle se conclut en apothéose grâce à notre pâtissier randonneur préféré avec ce que j’ai identifié comme une pompe à huile de sa fabrication.
La fraîcheur de l’inaction et la mobilisation du flux sanguin vers l’estomac nous commandent de ne pas faire durer l’immobilité une fois la collation absorbée. Il est temps de chasser les frissons en reprenant la marche, quittant le GR 42 pour un PR dont les marcheurs saluent la qualité du balisage. Ledit PR nous fait traverser Serre de Coste Longue. Serre étant un terme qui en cette région désigne un petit mouvement de terrain en forme de croupe. Ce même PR nous fait traverser Coste Belle, le bois de Jape-Loup, la Rouvière, Vacquières à 4 km de base de départ. Le groupe de marcheur est homogène en terme de rythme, la colonne ne souffre pas d’élongation, la vitesse moyenne est honorable.
Toujours en sous-bois, nous obliquons plein nord. Les sentiers sont agréables au décor comme sous le pied, Il n’y a pas trop de cailloux. Une petite vallée longeant Serre de l’Expert nous conduit vers Saint-Alexandre que nous retrouvons cette fois sous un furtif rayon de soleil. Le temps de le dire il est déjà masqué par les nuages. Mais il surtout temps de faire notre traditionnel pause chocolat-verveine avant conclusion de cette première sortie de l’année. 18,3 km et 443 m de dénivelé pour cette rando autour de saint-Alexandre.
Merci aux participants qui nous honorent de leur confiance et nous accompagnent dans ces pérégrinations dominicales champêtres. Sinon que deviendrait-on ?
Merci à Christophe pour son gâteau, à Benoît pour la glacière d’hiver, à Gauthier pour enrichir notre culture chemin faisant avec le clapet anal du mammouth (ce n’est pas une galéjade, j’ai vérifié) et avec le sapinoboulologue (*) (ça, c’est une galéjade, mais elle nous a bien fait rire). C’est ça aussi la rando.
(*) expert en boules de sapin de noël.
/image%2F0838975%2F20250106%2Fob_9eac8e_arbre-noel.jpg)
Prochaine étape pour le club, le 12 janvier où il est question de se réunir après une sortie sur une boucle locale autour d’une galette. Pensez à vous inscrire.
Bruno