J1 LA VALLEE DU BONHEUR
Nous nous retrouvons 8 en deux voitures au départ du Forum pour se rendre à Camprieu pour un superbe WE à « l’Auberge du Bonheur »… La météo sera de la partie durant ces 3 jours : Température fraîche la nuit permettant un sommeil réparateur et modérée la journée en raison de l’altitude (1100m), d’autant que nous marcherons souvent en Forêt.
On s’arrêtera au col de la Serrerèyde (1299m) où passe la ligne de partage des eaux Atlantique-Méditerranée. Il offre un contraste entre le profond ravin de l’Hérault et la tranquille vallée du bonheur, et il est en outre frontière du Parc National des Cévennes. Apres s’être équipés, nous partons par de grands chemins pour rejoindre le Col de Caumette. Surprise, la « Fameuse guérite » qui servait de refuge au berger, connue de tous, est en travaux, donc en grande partie masquée. Ce sera là le point culminant de notre randonnée (1455m).
Après une pause la descente vers le Lac de Camprieu se fera en Forêt, où nous nous arrêtons en clairière pour la pause pique nique, puis, au sortir du couvert, en crête avec vue sur toute la vallée du Bonheur et Camprieu. Nous arrivons à « la Croix de Fer » et ses bâtiments ruinés (vue sur la vallée du Bethuzon à droite et le Causse Méjean en Face) A l’Aubespi nous quittons le GR pour une piste qui descend vers le lac.
Très empruntée, cette piste, on découvrira bientôt pourquoi… En effet en arrivant au lac (dont le niveau est constant en raison d’un déversoir) le pont qui permet l’accès à Camprieu est en travaux interdisant tout passage, la circulation étant déviée par la piste. Ce lieu calme nous accueille pour un moment de détente.
Nous reviendrons au Col en remontant la vallée du Bonheur par une piste qui serpente. Baraque Neuve, puis Baraque Vielle (en cours de restauration) lieu de passage des transhumances, puis après ouverture d'un portillon nous cheminons au contact du Bonheur. Les basses eaux nous ont permis d’atteindre à sec «Notre Dame du Bonheur» (fondée en 1002) qui après un début de consolidation-restauration s’achemine vers une dégradation prononcée…
NOTRE DAME DU BONHEUR
Fondée en 1002 par le sieur Henry de Roquefeuil sur des terres déjà appelées le terroir "de Bonahuc : du bon foyer". Jusqu'au XIVe, la cloche (transférée à l'Espérou) rythmera la vie quotidienne : service religieux, réception des marchands en convoi, des pèlerins, malades, voyageurs, bergers.... Elle sonnera joyeuse les jours de liesse, apportera réconfort et secours lors du passage de hordes de loups ou des violentes nuits orageuses. Puis pillage et saccage aboutissent à la destruction et le prieuré, incendié durant les guerres de religions, ne retrouvera jamais son état d'origine. En 1705 les Camisards emportent la cloche, et après la révolution en 1791 les biens des religieux sont vendus aux enchères. Malgré un effort de remise en état en 1994 par l'association "Prieuré Notre Dame du Bonheur" la dégradation se poursuit...
Le sentier se poursuit au fond de la vallée jusqu’au pied des vestiges de la mine de Plomb. Là il faudra un peu escalader pour rejoindre le GR puis « s’élever » vers le col de la Serreyrède. La montée sera rude à travers la forêt de Fayard aux couleurs d’automne ! Ouf, en récompense, les voitures, mais surtout une vue magnifique en enfilade de la vallée du Bonheur et de ses point de repères (Notre Dame du bonheur, baraque Vieille et Neuve, l’ Aubespi, chemin des crêtes).
Court trajet en voiture pour descendre à Camprieu. On se gare devant l’Auberge où nous sommes accueillis par Aurélia et son équipe. Installation, douche (bienvenue car la journée a été longue !) puis repas soigné très convivial et… dodo !
J2 LE SENTIER DE CAMPRIEU
Après une nuit réparatrice (très bonne literie) et un petit déjeuner copieux, où ne manque aucune des spécialités locales, nous partons du gite par le chemin de la Fargue qui nous mène en forêt entre des blocs granitiques tapissés de mousse jusqu’au Hameau. Là, nous descendons jusqu’au Trevezel que nous franchissons facilement à gué en raison du faible débit. Puis ce sera la remontée dans la hêtraie jusqu’à une petite route que l’on descend en admirant au passage « la petite maison dans la forêt
Au premier lacet, après un pont sur un affluent du Trevezel, forte remontée sous couvert de résineux jusqu’à la piste qui nous amènera au col des Ubertes et son abri. Vue magnifique sur la vallée de la Dourbies et le Lingas. Le chemin forestier serpente ensuite dans une dominance de fayard aux couleurs d’automne jusqu’au col du Suquet (1275m) qui donne accès par la Serre de Combescure au chemin des crêtes où la vue est là aussi magnifique. Nous en profiterons lors de la pause pique-nique (1300m) en empruntant une partie de ce sentier pour nous mettre à couvert à l’abri du soleil..
Redescendus de notre mirador, nous revenons à la Serre et descendrons par l’ancien tracé du GR qui longe le Valat de Malbosc, traverse le D 710 pour descendre en crête dans les feuillus où commencent à apparaitre les châtaigniers. En atteignant les Monts, nous rencontrons un habitant très empressé de nous présenter le hameau en cours de restauration, puis nous descendrons jusqu’au pont qui enjambe le Trevezel. En remontant on franchira la D 157 qui distribue les 3 hameaux typiques de la transhumance ancienne ( Les Monts, Malbosc et Ribaures) et on atteindra la vallée du Bramabiau en forêt, par un large chemin.
Descente vers le Pont de l’âne qui franchit le Bramabiau que nous longerons dans un arboretum méritant un sérieux lifting. Nous parviendrons à Saint Sauveur des Pourcils, son église (qu’on ne visite plus en raison de l’état des voutes) et son fameux cimetière. Petite pause sur l’aire de battage pour boire et terminer avec bonne humeur le dessert de midi !...
On repassera au pont de l’Ane par un sentier escarpé qui rejoindra plus bas celui de l’arboretum. La cascade du Bramabiau est là bien visible et audible… On reviendra sur le sentier quitté pour descendre au pont de l’âne et longer la vallée dans les feuillus aux couleurs d’automne... Le sentier passera au contact du Bramabiau et de la passerelle qui l’enjambe. Nous continuerons vers Camprieu en empruntant la dernière partie du « sentier des morts ». Ascension entre des blocs de granit majestueux où de temps à autre des croix rappellent son histoire … La remontée sur Camprieu sera rude avant une courte descente sur la route !...
Arrivés au gite, pause apéro avant même la douche et avant de se retrouver pour le repas du soir. Comme la veille, repas local, convivial, ABONDANT et parfait. Certains iront écouter le brame du cerf au-dessus de l’Eglise avant de venir faire dodo !...
J3 LE GOUFFRE DE BRAMABIAU ET LE SENTIER DES MORTS
On se lève tôt car nous n’éviterons pas la visite de l’abîme de Bramabiau bien qu’en très basses eaux. Cette visite (privée) est prévue pour 9h30 et il faut charger les voitures avant de partir. Quoi qu’il en soit le petit déjeuner (toujours aussi varié et complet) est pris dans la décontraction. On se présentera à 9h, le temps de prendre les billets et de descendre tranquillement vers le gouffre. Notre guide nous accueille avec bonne humeur et nous fait pénétrer dans la gueule du gouffre. Malgré les basses eaux nous apprécions cette visite richement commentée et comprendrons la puissance que peut avoir le Bramabiau en fortes eaux. Les passerelles peuvent même être emportées !.. on ne décrira pas… Venez voir !...
Puis on sortira par le Tunnel creusé en 2006 et prendrons congé de notre guide. On récupère les pique- nique à l’Auberge, on s’équipe et en route pour le « Sentiers des Morts » : descente entre les blocs de granit moussus jusqu’à la passerelle qui enjambe le Bramabiau pour se rendre à la ferme de la Boissière. Chemin bucolique qui nous amène à passer sous l’arche du corps principal de la Boissière. Très grand domaine agricole au siècle dernier, remplacé par l’exploitation de la forêt plus rentable, expliquant son abandon. Nous resterons sur ce sentier très agréable jusqu’à Saint Sauveur de Pourcils. Là, juste avant l’Eglise vue la veille, nous attend une aire de pique nique dont nous profiterons largement : Enfin des tables pour s’installer !...
HISTOIRE DU CHEMIN DES MORTS
Au Moyen Age et jusqu'en 1870, le village catholique de Camprieu n'avait pas d'église, ni de cimetière. Les habitants se rendaient ainsi au hameau de Saint Sauveur de Pourcils. Pour transporter leurs défunts jusqu'à ce cimetière éloigné, il fallait emprunter « le chemin des Morts ». Le cercueil était porté à dos d'homme et à chaque lieu de pose, on récitait la prière du « de profundis ». Les cortèges mortuaires ont cessé d’emprunter ce chemin à le 30 Juin 1872. Cette année-là, le village de Camprieu le 20 Aout s’est enfin doté de son propre cimetière. Mais il a gardé son nom d'antan : « le Sentier des Morts ».Quelques familles enterrent encore leurs morts à St Sauveur des Pourcils, mais ils empruntent maintenant « Le chemin des Vivants ».
Après un dernier regard sur l’église vue sous un autre angle, nous repartirons par un chemin nous élevant progressivement dans la forêt et franchissant de nombreux ruisseaux. Arrivés en vue du départ du sentier du gouffre, nous prendrons en face pour nous rendre à la « Perte du Bonheur ». Très peu d’eau, mais on se rend compte en face de ce gouffre de la puissance des flots !...
Merci à Michèle L. qui nous offre un dernier verre à la terrasse de l’hôtel.
Pour fêter quoi en fait ? 2 anniversaires ! Devinez qui !...
C’est le retour aux voitures pour rejoindre Villeneuve, mais on s’arrête au col de la Serreyrède : Les oignons des Cévennes sont là et rempliront nos coffres !...
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Merci à la météo, merci à nos huit participants qui ont permis un séjour magique. Merci à Benoit pour sa présence le long des randonnées.
Il est vrai aussi que l"Auberge du Bonheur" nous a rempli de bonheur, Aurélia et tout son personnel y ont veillé... Venez y, vous verrez!... Pierre Jean.