Bulletin météo du samedi 25 février à 13 heures : 110 Km/h de mistral pour le lendemain, jour de la randonnée, température du matin 4°C. Qui va affronter cela pour le plaisir de marcher dans la nature me suis-je demandé à ce constat ?
Pourtant à l’habituel lieu de rendez-vous le jour dit, nous sommes 13 décidés à ne pas se laisser voler une journée de marche par une météo inamicale. Et nous avons bien fait. Car parvenus à notre point de départ, Le Beaucet 40 km à l’est des Angles, le mistral se fait discret au point que nous le ressentons à peine.
Il y a toujours de la place sur le parking des cimetières. C’est de cet endroit que nous abordons cette boucle centrée sur Venasque, classée moyenne avec ses 18 km annoncés et un dénivelé de 540 m. La sortie du Beaucet met d’emblée les organismes à contribution avant que d’être chauds. Un raidillon qui, même s’il est organisé en calade botanique, ne distrait pas suffisamment les esprits pour leur faire oublier les 80 m de dénivelé qu’il fait absorber. Fort heureusement une pente sévère a le mérite de raccourcir l’élongation et nous sommes très vite sur le GRP des Monts de Vaucluse. Sur un plateau, puis à flanc de falaise il va nous conduire jusqu’à Venasque. Village connu en autre saison pour la demie douzaine de variétés de cerises qui y sont cultivées.
Venasque qu’on ne fera qu’effleurer, la visite du village n’est pas comprise dans le parcours. Après la halte au calvaire sur son rocher et la splendide vue qu’il offre sur le Ventoux, nous redescendons déjà vers la vallée de la Nesque. Elle est à sec en ce début d’année en déficit de pluie. Nesque que nous longeons sur un kilomètre avant de la traverser une seconde fois et entreprendre le consistant de la journée. Par le lieu-dit La Pérégrine, le ravin du Vas, le Défends et la piste de Chinardon il nous fait absorber 240 m de dénivelé et atteindre le point culminant de notre sortie de ce jour. Il est 12h30, le soleil donne le meilleur de lui-même en pareille saison, le vent s’est fait oublier, les conditions sont remplies pour que les estomacs le soit aussi. C’est la pause casse-croûte.
Lorsque le signal du départ est donné, l’annonce d’une après-midi en pente douce donne de l’allant pour reprendre la route. La température se rafraîchit, le vent a décidé de se signaler à nouveau. L’abri des sentiers arborés sur le flanc sud des collines est donc le bienvenu pour poursuivre notre chemin. Au hameau de Camp long nous nous engouffrons dans la combe du Rieu, pour partie sur le GR91. Combe qui outre son magnifique paysage encaissé nous met à l’abri d’un vent. Il a manifestement décidé de confirmer la prévision des spécialistes, même si sur les contreforts des monts de Vaucluse il ne rivalise pas avec celui qui coupe le souffle dans la vallée du Rhône.
A ce stade, il reste quand même un ressaut à franchir pour ne pas se laisser gagner par l’euphorie du retour en pente douce : le franchissement du site d’escalade du Jouvenal. Pas de panique, il n’y a pas d’encordement au programme, le rocher se contourne par l’arrière avec un escalier qui, s’il n’a rien d’un ouvrage maçonné avec ses marches irrégulières qui font lever les genoux, est un don de la nature pour rejoindre le plateau du Jouvenal. Ce sera, c’est juré, la dernière difficulté de la journée.
La Pelade, le Dégoutaïre, le Barri, autant de noms inscrits sur les jalons du sentier de notre retour vers le Beaucet. Superbe piste, encore une, qui nous conduit à l’entrée du Beaucet de retour vers notre point de départ. La boucle est bouclée à 15h30. Les chiffres annoncés en termes de distance et de dénivelé sont tenus. La glacière est au rendez-vous grâce à ceux qui prennent la peine la préparer et l’apporter au départ. Glacière façon de parler car les boissons chaudes sont plus appréciées sous l’abri bus qui résonne du récit de nos pérégrinations en Monts de Vaucluse. Avec pour compléter l’agrément du randonneur le panier de bugnes de Claudine. On ne remerciera jamais assez ceux qui se donnent la peine de préparer ce petit supplément savoureux à partager avec le groupe de marcheurs et cultiver ainsi la cohésion et la bonne humeur.
Merci aussi Bruno pour cette superbe randonnée, une découverte pour certains, pour ta conduite parfaite, pour tes photos et le Relive.