Que de pluie, que de pluie les jours précédents!...
Mais notre grenouille météo, de plus en plus fine a dit:
"Nuageux en début de matinée, le ciel se dégageant, avec même du soleil prévu en fin de matinée. Les premières gouttes de pluie seront attendue vers 17h "
Brave grenouille, et bienheurux ceux qui l'on écouté!...
Nous n'étions que 7 confiants, mais à décharge, certains d'entre nous n'étaient pas là, soit en voyage, soit en famille!
Garés à Seguret surle 2° parking (un peu caché, mais très pratique) nous voilà partis, au Sud, sur le GR du tour des dentelles, dans le soleil levant, sans nuages la lumière envoloppant Sablet à notre droite, la Crête Saint Amand et les Dentelles en Face!
Des fleurs à foison, et ... sur notre Gauche, la "Fontaine des Fées" petite source potable qui ne se tarit jamais!
Passage dans de magnifiques vignobles en admirant çà et là quelques vieux mas dont certains restaurés abritent des gites pour les randonneurs, et nous arrivons au "Pas de l'Aigle" défilé entre deux falaises abruptes et majesteuses.
Là, nous décidons de se mettre un peu en retrait, à l'abri du vent très modéré pour le pique nique, au SOLEIL!..
Après le repas, une "petite" montée nous attend pour atteindre un large chemin qui chemine à niveaux sous la crête de Saint Amand.
Finalement, après un passage un peu ingrat entre deux grillages protègeant une "PROPRIETE", nous rejoindrons le GR4 et passerons en forêt, puis bifurquerons à G pour plonger vers Prébayon!
Là, quelques gouttes de pluie nous attendent, mais nous n'hésitons pas à visiter le site : Ruines, Calvaire, Statue de Marie, Pont du Diable...
Le retour se fera sur un sentier sauvage, verdoyant qui suit la petite rivière.
Retour avec Séguret dans l'axe du sentier, par la Dindoulette, Le Goulet, là ou maleureusement la petite route à été goudronnée.
Mais, récompense, petit tour dans le village, sa vue, ses pierres et ses édifices.
Cetains découvraient, et en particulier la Place des Arceaux et ses fameux platanes!...
Enfin,comme d'habitude, petite "prière" auprès de notre glacière réconfortante.
Même pas peur, même pas mouillés !...
C'était super , un vrai régal!
MONASTERE DE PREBAYON
La première abbaye
Ce fut en 611, que Germilie, parente de Radegonde, se rendit dans le diocèse de Vaison à la demande de Rusticule, la quatrième abbesse de Saint-Césaire d'Arles. Elle venait convaincre son évêque Artemius de prêter son concours pour fonder un monastère de femmes au Pratum Valicum, au cœur des Dentelles de Montmirail. L'accord obtenu, elle fut rejointe par cinq jeunes filles nobles.
Le succès de ce premier établissement religieux fut considérable puisqu'en 614, l'abbaye regroupait 18 moniales. qui suivaient la « Règle de Saint Césaire » et avaient implanté la vigne sur leur domaine.
Les raids sarrasins
Le premier aurait eu lieu en 787, quand ils s'installèrent dans le Massif des Dentelles de Montmirail. L'abbaye fut détruite. Le second se déroula en 850. Venus de Gassin, ils avaient mis sans succès le siège devant Arles. Leur flotte ayant été drossée par le mistral vers l’embouchure du Rhône, sous la conduite de Girart de Roussillon, gouverneur de Provence, les Arlésiens rattrapèrent une partie de leurs troupes qui fut massacrée. Les rescapés remontèrent dans la basse vallée du Rhône et entrèrent dans celle de l'Ouvèze. Après leur passage, l'abbaye qui avait pris le nom de Sainte-Marie de Prébayon, fut totalement ruinée et dut être reconstruite par Aredius, évêque de Vaison.
La légende du pont du diable
Il existe une légende concernant la construction du pont enjambant le Trignon et donnant accès au monastère. Il aurait été édifié par un diable qui, pour mieux suborner les moniales, aurait pris les traits de monseigneur l'évêque de Vaison.
Au cours de sa visite pastorale, il s'émut devant l'abbesse de leur solitude due, selon lui, à l'absence d'un solide pont de pierre. Il se fit répondre que la pauvreté de leur communauté ne permettait pas d'envisager une telle dépense. Tartuffe en diable, le prétendu prélat accepta de se charger de cette tache si toutes les nonnettes lui juraient « fidélité, obéissance et allégeance aussi longtemps que l'arche tiendra. ». Et pour mieux convaincre ces filles de Dieu, il leur promit qu'il lui suffirait d'une nuit pour achever l'ouvrage.
L'affaire fut conclue et le pont achevé suivant les termes du contrat. Les nonnes furent aux anges. « Ah, si elles avaient su ! Mais jamais jusqu'alors de mémoire humaine, on avait ouï dire que le diable se piquait d'être maçon. On pense même que c'est ici qu'il construisit son premier pont. ». Comme elles avaient juré, les pauvres filles perdirent non seulement leurs âmes mais leurs corps.
Dès lors Lucifer s'installa sur place avec une kyrielle de diables grands et petits. « Quel sabbat, mais quel sabbat ce fut pendant des années ! ». Pourtant il arriva qu'un beau jour le Père Éternel tourna son regard vers ce lieu déshérité. Il n'en crut pas ses yeux « quand il reconnut son vieil ennemi et ses diablotins trônant au milieu de ses filles dévêtues à la première mode de notre mère Ève ». La colère divine ne connut pas de bornes4.
D'un geste, Dieu le Père commanda aux éléments et fit enfler puis déborder le modeste Trignon qui dans ses flots tumultueux emporta tout : les diables, l'abbaye, les nonnes et leurs pêchés. « Tout, sauf le pont qui résista et qui résiste toujours depuis bientôt un millénaire. ».
Les moniales cartusiennes
Vers les années 1145, les moniales de Prébayon (le Pratum Valicum avait alors évolué en Parvalon) demandèrent leur rattachement à l'ordre des Chartreux qui délégua Jean d'Espagne, prieur de la chartreuse de Montrieux, pour communiquer les « Coutumes » de l'ordre aux moniales. Il en résulta une forme de vie plus cénobitique que celle des chartreux (pas de cellule individuelle, office de nuit récité et non chanté, sauf pour les fêtes, réfectoire quotidien). À partir de ce moment, Prébayon aurait dû cesser d'être une abbaye au sens strict, les chartreux ayant renoncé à la dignité abbatiale.
Le nouveau monastère subit ensuite, en 1228, une crue énorme de l'exurgence du Trignon, qui inonda la vallée, ruina l'établissement et décima les moniales. Les survivantes abandonnèrent dès lors cette retraite. Les moniales s'installèrent alors au bord de l’Ouvèze, à Saint-André-de-Ramières. Ce lieu, aujourd'hui, réduit à un simple hameau, de la commune de Gigondas, devint un village d’importance construit à proximité de l’abbaye des Dames de Prébayon. Leur venue sur le Plan de Dieu leur permit de devenir propriétaires du « Bois des Dames ».
Le rayonnement de cette première fondation cartusienne féminine fut important, puisque c'est d'elle que partirent les moniales qui formèrent les communautés de plusieurs monastères de chartreusines, comme Bertaud. Ce fut là, que le 5 février 1274, les délégués des Ramières et ceux deSablet se retrouvèrent pour prêter serment de fidélité au pape entre les mains du Recteur du Comtat, Guillaume de Villaret, Grand Prieur des hospitaliers de Saint-Gilles.
Dans les années 1334-1336, le monastère fut définitivement détaché de la communion avec l'ordre des Chartreux, mais les moniales conservèrent l'habit et une partie des usages cartusiens. Au xviie siècle, après une tentative infructueuse de réintégration à l'ordre cartusien, le monastère fut réuni à la mense de l'évêque d'Orange.
SEGURET
Histoire
La colonisation romaine fut importante. Elle se concentra dans l'actuel quartier d'Aubusson, où ont été retrouvées de nombreuses traces d'un vicus ainsi qu'une statue colossale de Jupiteret un autel à Silvain, le dieu au maillet de tonnelier.
En 611 est fondé le monastère de Prébayon, réservée aux moniales. La charte accordée par Artemius, évêque de Vaison, à l'abbesse Rusticule, de Saint-Césaire d'Arles et compagne de la reine Radegonde, mentionne la présence de vignes dans ses domaines. C'est la plus ancienne trace écrite d'un vignoble lié à une appellation dans la région6.
À partir du xe siècle, Séguret, au sein du Comtat Vénaissin, appartient au Comte de Toulouse. Pour affirmer son autorité, le Comte de Toulouse fait bâtir une série de château fort dans la région. Il reste aujourd'hui une partie du château qui surplombait le village de Séguret, dont une tour en ruine que l'on peut voir de la plaine.
Il s'ensuit une période de trouble entre le Comte de Toulouse, le Roi de France, le Pape et le Prince d’Orange qui se disputent les terres du Comtat. En 1240, le Comte de Toulouse rachète Séguret au Prince d’Orange pour 35 000 sous raymondins. En 1274, le Comtat revient officiellement au Pape. La Papauté administrera les terres de Séguret 517 ans de 1274 à 1791.
Le 1365, Bertrand III des Baux, frère de Raymond V, prince d’Orange, rendit hommage à Urbain V pour son fief viticole d’Olonne qu’il avait acquis à Séguret. Ce vignoble passait pour fournir un « vin de requête », c'est-à-dire un vin fort renommé.
Création en 1685 de la première confrérie de vignerons qui plaça à sa tête une femme, la « baylesse ». C'est une confrérie mixte qui comprend : bayle,chambellan, épistolière, argentier, archiviste, maître de ripailles, maître des chais, cellerier, bouteiller, tabellion et bannerets.
Le 1755, Benoît XIV, érige en marquisat le fief viticole d'Olonne en faveur de Joseph-Siffrein de Tillia, de Carpentras.
En 1791, la Papauté n'administre plus le Comtat Venaissin. Suite à un référendum, le Comtat devint Français et Républicain.
Le 12 août 1793 fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
La cave coopérative de Roaix-Séguret a été fondée en 1960. C'est la plus récente du département. Le novembre 1966, les vins de la commune eurent droit à postuler à l'appellation côtes-du-rhône villages. Ce décret à depuis été modifié le février 1999.
Le septembre 1984, renaissance de la « Confrérie des Chevaliers du Gouste-Séguret, Compagnons de Saint-Vincent », héritière de celle fondée dans le village en 1685. Elle s'est fixée deux chapitres annuels, celui de la Saint-Vincent, et celui d'été lors de la fête locale qui correspond maintenant à la « fête des vins ». Au cours de ces chapitres ont lieu les intronisations parmi lesquelles celles de Daniel Ceccaldi, Jean Ferniot, Éric Champ, du professeur émérite René Grosso, Corinne Le Poulain, Jean Raspail, Pierre Tchernia.